Le bogolan : un tissu qui traverse le temps

7 janvier 2022

Le bogolan : un tissu qui traverse le temps

image: iwaria
Iwaria

Le bogolan d’hier à aujourd’hui, a connu plusieurs mutations. Autrefois, symbole d’identité culturelle à travers des idéogrammes codés, aujourd’hui, le bogolan est devenu un style vestimentaire qui s’exporte suivant l’historique de cette technique de teinture traditionnelle depuis des âges.

Peint à la main, ce tissu à base de coton sur lequel figure des idéogrammes, est le fruit d’un savoir ancestral. Généralement, ses idéogrammes sont utilisés par les femmes pour véhiculer leur message.

Chaque signe du bogolan traditionnel avait un nom bien déterminé et un contenu. Rare sont ceux, qui comprennent le sens de ces designs de nos jours.

Valeurs d’antan et d’aujourd’hui

Le tissu Bogolan était utilisé dans le temps par les femmes et est aussi utilisé par elles aujourd’hui. C’est un tissu qui renferme généralement des messages et ses messages sont réalisés à partir des idéogrammes, des signes en quelque sorte. Chaque signe à un nom et c’est une série de signe qui constitue un message sur le tissu.

Autrefois, les femmes l’utilisaient comme moyen d’expression : lorsque la jeune fille va au mariage, sa mère achetait les pagnes bogolan avec des thèmes différents comme trousseaux de mariage pour celle-ci. De nos jours, beaucoup d’idéogrammes sont utilisés par les fabricants du bogolan. Selon le groupe KASOBANE, ils varient approximativement entre 16 et 17.

Bianhan Saran Diarra est fabricante de Bogolan au centre N’Domo de Ségou. Elle nous déclare que ce textile permettait d’identifier l’ethnie des unes et des autres, brefs, d’ordre culturel. Et aujourd’hui, il n’est utilisé que dans l’habillement et dans la décoration d’intérieure. 

Signification de quelques idéogrammes

Un tissu à motifs géométrique, pilier du patrimoine culturel du pays. Jadis, les idéogrammes sur ces pagnes étaient utilisés par les femmes pour un but bien déterminé. Traditionnellement, les pagnes bogolan classiques ont une signification, c’est une véritable dissertation littéraire sur les tissus.  Et chaque thème à un nom bien déterminé en plus d’un contenu. Selon Boubacar Doumbia, Promoteur et Directeur du centre N’Domo de Ségou, ces thèmes sont traités à partir des signes ou des idéogrammes. Ainsi, chaque idéogramme sur les tissus devient unique et symbolique.

 La fleur de la calebasse signifie les trois grandes étapes de la vie. Sept, le chiffre de l’union. L’Intersection désigne un endroit où tout le monde se retrouve ou encore la sociabilité. La Ligne signifie le chemin droit, le signe des deux lignes parallèles signifies d’éviter d’empreinte deux chemins en même temps. Lorsqu’on voit le Rond plus le point sur le tissu, cela signifie jolie maison donc on fait référence à la famille. Un autre signe, la limite ou encore les dents de l’homme jaloux, retrace la limite entre les choses. Et la ceinture de mon père représente l’endurance, la bravoure.

Le bogolan aujourd’hui                                                           

D’après nos recherches, le bogolan autrefois véhiculait des messages au sein de la société. De nos jours, ce n’est pas utilisé comme un moyen pour faire véhiculer les messages de sagesse.

Au dire de Boubacar Doumbia, beaucoup de personnes pensent que ces idéogrammes sont tout simplement de simples dessins qui sont utilisés juste pour décorer les tissus, tandis que les signes autrefois étaient utilisés pour faire des messages : « Les femmes utilisaient ces tissus renfermant des messages pour des buts bien précis, non seulement pour maintenir la paix au sein de la communauté ou pour faire des hommages à des personnalités de la localité », ajouta-t-il.

Bogolan, un tissu qui soigne

En plus de ses différents thèmes et valeurs, le bogolan a un effet thérapeutique et médicinal dû aux plantes utilisées pour la teinture tel que le « N’galama », le « N’békou », le « N’tiangara » etc. Ces plantes contiennent beaucoup de tanin. « La plante N’galama contient un antibiotique naturel qui protège la peau, raison pour laquelle autrefois les jeunes circoncis portaient les tissus trempés dans le N’galama », nous fait part, le spécialiste du Bogolan, Boubacar Doumbia.

A souligner qu’il est un moyen de protection qui permet de rassembler toutes les énergies de la personne qui le porte. Ces plantes sont utilisées comme les antiseptiques pour soigner la plaie et les infections internes. Selon l’avis d’un dermatologue, le bogolan n’a aucun d’impact sur la peau humaine à part les produits qui peuvent causer l’irritation chez la personne. Docteur Zeina Diallo, Dermatologue à l’hôpital Nianakoro Fomba de Ségou, nous confie que, le coton est le meilleur tissu que les Dermatologues conseillent aux patients qui ont le souci d’allergie au niveau de la peau. Elle poursuit, en avouant que ces produits ajoutés pour colorer à base de plante n’ont pas d’impact sur la peau à part certaines substances ajoutées pour réaliser les signes tel que l’eau de javel, la soude, qui peuvent souvent irriter la peau. 

Le bogolan est un tremplin de source de création d’emplois, secteur porteur de richesse et de revenus pour les artisans qui évoluent dans ce domaine et aussi une contribution au développement socio-économique du pays. Kané Christine Dembélé, chef service de la jeunesse et des sports de Ségou est restée fidèle à sa culture, il y a de cela plus de 16 ans. « Porter ce tissu me procure de la joie et permet d’identifier mon appartenance », nous témoigne-t-elle. « Ségou est une région remplie de culture et de tradition. Une région où beaucoup de gens viennent pour acheter les tissus classiques, donc ça permet d’identifier l’origine », a-t-elle rappelé. Traditionnellement, le bogolan remonte à une époque lointaine. Ainsi, il demeure à Ségou une des activités principales de la région.                                         

                                                                                                                                              

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Commentaires

Issa Bah
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Du courage z

Fatoumata Z. Coulibaly
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Inchallah, merci bien Bah

TOURE
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Bon courage !

Fatoumata Z. Coulibaly
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inchallah TOURE. Merci!