Le jour où j’ai dit merci au préservatif féminin

26 avril 2022

Le jour où j’ai dit merci au préservatif féminin

Image Iwaria

Dans ce récit fictionnel, R K nous raconte comment le préservatif féminin a sauvé sa vie en l’empêchant de contracter une grossesse au cours d’un viol collectif.

Pour commencer, je préfère témoigner sous anonymat. Je vis avec mes deux parents. Après que les djihadistes aient attaqué notre village, nous sommes venus nous installer dans un camp de refugier à Ségou.

Chaque jour, je sors pour chercher du travail afin de nourrir ma famille. Je suis l’unique fille de mes parents. Ils ont été traumatisés suite à une attaque et tuerie de mes deux sœurs sous leurs yeux par les djihadistes.

Embauchée comme fille de ménage

Un jour, je suis tombée sur une femme qui m’a proposé de travailler pour elle. J’ai accepté. Ainsi, chaque jour, je quitte notre site pour aller faire son ménage et je retourne la nuit. Un jour, elle m’a demandé si je voulais suivre un atelier avec elle sur le préservatif féminin. J’ai répondu par l’affirmatif puisque j’en avais entendu parler sans savoir grande chose là-dessus.

Pendant trois jours d’atelier, la formatrice, non moins gynécologue, nous a appris comment placer le préservatif, combien d’heure doit-il faire et son utilité dans les zones de conflits. Ledit atelier était organisé par une ONG de la place. Un mois après cette formation, comme si ma patronne avait vu les choses venir, j’ai été victime d’un viol collectif.

Le préservatif féminin m’a sauvé d’une grossesse non-désirée

Le drame s’est déroulé le jour où je quittais mon lieu de travail pour regagner le site où je dormais avec mes parents dans une tente. Fatiguée, désespérée et soucieuse de ma situation, je marchais dans une rue sans électricité quand quatre hommes m’ont appelé :« Héee jolie fille, où vas-tu à cette heure-ci, on peut t’accompagner ? » Je n’ai pas répondu et j’ai commencé à courir. Hélas ! Ils étaient plus rapides que moi.  Deux parmi eux sont sortis devant et les deux autres m’ont pris par les mains. Me traînant ainsi dans une vieille maison où ils m’ont violée.

Des heures après, je me suis réveillée et je n’ai vu personne. Ils ont pris ma virginité. Chose que je gardais jalousement pour mon mari. Je me suis débrouillée pour rejoindre le site. J’ai raconté l’histoire à ma mère qui s’est mise à pleurer. Mes parents ont préféré que je n’en parle à personne.

Son utilisation et son importance dans les zones de conflit

Le préservatif féminin est une graine en nitrile qu’on place dans le vagin afin de recevoir les sexes masculins au moment de la pénétration.

Il est efficace et toutes les femmes peuvent le porter dans les zones de conflit pour se protéger contre les grossesses non-désirées. Car, il empêche le passage des spermatozoïdes dans le vagin à 95% s’il est bien placé selon les spécialistes. Il peut être utilisé sans prescription et il est très protecteur. Il peut être placé jusqu’à 8 heures avant l’acte sexuel. Et doit être changé à chaque rapport sexuel.

Cris de cœur 

Actuellement, avec la situation qui prévaut dans le pays, les femmes et les filles vivant dans les zones de conflit font face à des violations de corps sans leurs accords. Ces viols traumatisent certaines. Imaginez si elles ne sont pas protégées. Elles peuvent attraper des maladies infectieuses et le pire aussi, une grossesse non-désirée.

A toutes ces femmes filles victime de viol dans les zones de guerre prenez vos précautions. Je me pose souvent la question de savoir ce que serait ma vie sans le préservatif féminin aujourd’hui.

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